Les prévisions de Goldman Sachs pour 2013

Quel sort nous réserve 2013 ? Europe et États-Unis sont soumis à des politiques d'austérité et de désendettement, la Chine gère l'éclatement de sa bulle immobilière, le Brésil tient le cap mais voit sa croissance ralentir et l'Inde doit maîtriser son inflation galopante. Républicains et Démocrates semblent toujours incapables de s'entendre sur le budget 2013 et risquent de déclencher les mesures automatiques d'ajustement (le fameux "fiscal cliff") qui pourraient provoquer une sévère récession aux États-Unis et dans le monde. Le service de recherche de Goldman Sachs vient de publier le rapport "Top Ten Market Themes for 2013" dans lequel la firme présente ses prévisions pour l'année à venir. Fidèle à sa réputation, la firme présente beaucoup d’opportunités d’investissements et d’arbitrages qui dépendent des décisions des banques centrales à travers le monde. Le rapport présente également quelques opportunités dans des pays en croissance mais sans se livrer à des analyses sectorielles. A la lecture du rapport, Goldman Sachs semble plutôt optimiste pour 2013. Des idées intéressantes donc, mais à prendre avec recul, car d’expérience, la firme ne fait pas toujours ce qu’elle dit.

 

1. Une croissance ralentie qui atteindra ensuite sa vitesse de croisière. La croissance devrait rester faible début 2013 dans les principales économies développées avec toujours de fortes tendances dépressionnistes aux États-Unis (fiscal cliff) et en Europe (Espagne et Italie). Cette période de turbulence bien négociée, le rythme de croissance devrait être soutenu à partir de la deuxième moitié de l'année. La production industrielle des pays développés affiche un retard plus important à combler que dans les pays émergents. Les objectifs de production devraient y être revus à la hausse.

 

2. Vers davantage d'assouplissement monétaire (QE). L'environnement économique sera encore composé de taux bas voire très bas. La Fed devrait continuer sa politique d'assouplissement monétaire. Au delà du déclenchement de l'opération OMT, la BCE pourrait procéder à l'achat d'obligations d'entreprises privées pour éviter l’attrition du crédit aux entreprises dans les pays périphériques de la zone euro (ex: Espagne). Les mouvements de la BoJ pour affaiblir le cours du Yen sont difficiles à prédire. Une telle politique est jugée peu probable car elle s'opposerait à celle plutôt ferme de la Fed sur le cours du dollar. Les élections législatives du 15 décembre devraient permettre de nommer un nouveau directeur à la BoJ et d'y voir un peu plus clair. Pas de changement radical d'ici là. L'appréciation du Yen pourrait entre-temps profiter aux banques nippones.

 

3. A l'assaut des entreprises pour dénicher de meilleurs rendements. Le taux des obligations d'état américaines ne devrait pas beaucoup évoluer. L’amélioration des mécanismes de soutien en Europe rendent les pays en difficulté moins risqués alors qu'ils conservent des taux d'emprunt élevés donc rémunérateurs. Les pays émergents les plus semblables aux pays périphériques de la zone euro ne bénéficient pas de la solidarité européenne. A rémunération équivalente, ils apparaissent désormais plus risqués et donc moins attractifs Les investisseurs en quête de rendements pourraient dès lors se tourner vers les obligations d’entreprise. A noter que dans le secteur privé, la reprise des investissements et la fin des politiques de désendettement d'ici fin 2013 devraient dégrader les comptes des entreprises. Des opportunités intéressantes donc mais à surveiller de près.

 

4. L'immobilier américain en convalescence. Les bonnes performances des indicateurs économiques dans le secteur immobilier tout au long de l'année 2012 pourraient se renforcer et entraîner à la hausse les actions des entreprises de construction et des banques régionales.

 

5. La zone euro apparaît moins risquée et offre de nouvelles opportunités. Les émissions d'obligations européennes ont façonné les mouvements baissiers des 2 dernières années. Le cadre institutionnel européen a permis de réduire les risques d'emballement et de transmission systémique des risques. Ceux-ci demeurent toujours élevés en Espagne et en Italie. La relative stabilité du moment devrait créer des opportunités d'investissement intéressantes en Irlande et au Portugal, de retour sur les marchés d'ici peu.

 

6. La Zone Euro partagée entre un noyau dur solide et une périphérie fragile. Pour des investisseurs, difficile de bénéficier à plein de la bonne santé de l'économie allemande. En effet, les grands bénéficiaires de la dynamique actuelle sont principalement les entreprises de service et du BTP, en général peu cotées. A creuser donc. L'économie allemande pourrait par ailleurs tirer l'économie polonaise à la hausse.

 

7. La croissance toujours au rendez-vous dans les pays émergents mais avec des risques inflationnistes (politique monétaire plus contraignante en vue). Les économies émergentes devraient rebondir durant l'année 2013 mais les situations demeurent très hétérogènes. Si les opportunités de croissance sont réelles, attention à ne pas les surestimer : les marges de progression de la production sont moins élevées que dans les pays développés et les cycles économiques en cours plaident pour un ralentissement progressif de la croissance à long-terme, en particulier en Chine. Dans ces conditions, il faut veiller à bien évaluer l’étendue du rebond dans les économies émergentes. Les actions devraient offrir de meilleures opportunités qu’en 2012. Elles risquent cependant d’être limitées par les pressions inflationnistes et les mesures contraignantes qui s’imposeraient. Les déséquilibres à maîtriser sont variés : bulle immobilière et emballement du crédit en Chine et au Brésil ou déficits commerciaux en Inde et en Turquie. En conclusion, les profits dans les pays émergents pourraient être plus élevés qu’en investissant dans les pays développés mais l’instabilité des revenus pousse à la prudence.

 

8. Stratégies et opportunités sur le marché des devises. L’année 2013 verra sans doute des réponses très diverses face aux risques inflationnistes des pays émergents. Certains opteraient ouvertement pour un affaiblissement de leur monnaie (Turquie) et d’autres pour leur renforcement (Russie). Les déficits commerciaux deviennent préoccupants en Inde, en Turquie et en Ukraine. L'orthodoxie des banques centrales pourrait varier sensiblement d’un pays à l’autre. Le Brésil et la Turquie pourraient être tentés de ne pas contraindre davantage leur économie. Enfin, de nombreuses opportunités sont à prévoir, soit parce que les potentielles hausses de taux sont sous-estimées (Indonésie et Malaisie) soit parce que les interventions monétaires sont surestimées, comme en Pologne. D’autres pays ayant plutôt résistés au renforcement de leur monnaie pourraient l’accepter courant 2013. Ce pourrait être les cas au Brésil, en Corée et plus généralement en Asie du Sud-Est.

 

9. Relâchement des contraintes sur le marché des matières premières. L'augmentation de la production du gaz de schiste en Amérique du Nord permettra de tirer les prix du pétrole à la baisse. Un signe positif pour la reprise. D'autres matières premières comme le soja ou le cuivre devraient voir leur prix retrouver des niveaux plus normaux.

 

10. Rééquilibrage progressif de la croissance chinoise. La croissance chinoise devrait se situer légèrement en dessous des 8%. Difficile de déterminer à quel point ces estimations de croissance ont été intégrées sur les marchés. La demande en minerai de base devrait ralentir avec l'éclatement progressif de la bulle immobilière chinoise et la diminution du nombre de constructions nouvelles. Le cuivre, utilisé en fin de construction devrait profiter de la fin de nombreux chantiers. D'ici 2014, les niveaux élevés du dollar australien, très dépendant du boom économique chinois devrait être progressivement remis en cause. Document original via Zerohedge.com 115231159-GS-Top-10-Themes.

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2 Comments
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Espérons que ces prévisions optimistes se réalisent en 2013. La croissance en europe se fait attendre. les marchès comme l'automobile , l'immobilier sont en ce moment au plus bas, plusieurs banques européennes sont au plus mal. Goldman sachs parait très optimiste !

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